Il est impressionnant de réaliser que les eaux occupent 8,7 % des 13 537 km² de la superbe région de Lanaudière. De l’eau, il y en a et il y en a en masse. Cet éden est l’hôte de nombreuses espèces de poissons qui ne demandent pas mieux que de faire fléchir vos cannes à pêche. Pour vous aider à vous y retrouver, voici des informations utiles à retenir sur les 10 espèces de poisson les plus populaires de la région :
Omble de fontaine (truite mouchetée) : Il s’agit de l’espèce la plus populaire de la Belle province. On la retrouve partout au Québec, sauf aux alentours de Montréal. La longueur moyenne des captures varie de 20 à 30 centimètres. Le record mondial de 6,57 kilos (14,8 livres) fut capturé sur la rivière Nipigon en Ontario en 1916. Tout omble de fontaine de plus de deux kilos peut être considéré à juste titre, de trophée. Trucs : Les affluents et les rives où le vent est prédominant sont habituellement les meilleurs endroits, car la nourriture y est abondante et madame la truite affectionne beaucoup ces secteurs. Les structures sous-marines abritent des ombles durant toute la saison. Les leurres les plus productifs pour déjouer cette espèce sont la Williams Wabler avec avançon et petit Twister, la Lake Clear Wabbler avec avançon et ver de terre, le Sassy Stingum de 2-1/4’’ à la dandinette ou avec avançon derrière une cuillère, la petite Mepps 0 et 1, la cuillère Geneva avec avançon et ver de terre, la Wabler Lite W55 avec avançon et lombric ou Mooselook Midget 112, le Rebel Tracdown Ghost Minnow TD47, le Bobby Garland Baby Shad 1 ½ avec tête Crappie Pro Mo Glo Jig, la Flasher F1 ou F2 avec avançon et lombric, ainsi que la Toronto Wobbler avec avançon et bas de ligne.
Truite Arc-en-ciel : Sa robe est un vrai chef-d’œuvre. La plupart des pêcheurs capturent des truites qui pèsent de ¼ kilo à 1 kilo ¾. Il s’agit de l’espèce de poisson la plus recherchée dans l’Ouest canadien. C’est de là, d’ailleurs, que provient le record du pays, soit 15 kilos (33 livres). Quant à lui, le record du monde est de 19 kilogrammes (42,2 livres). Le reste de l’année, ce type de poisson recherche des eaux fraîches entre 10 et 15° C. Trucs : Variez fréquemment votre vitesse de récupération et n’hésitez pas à visiter les affluents et structures sous-marines. Plus tard en saison, un downrigger est un outil très utile. Pour obtenir de bons résultats, je vous recommande le Rebel Micro Minnow, le Streamer, la Black Fury no1 et 2, la Williams Quick Silver, le LiveTarget éperlan arc-en-ciel, le Wee Frog, la Mooselook Wobbler, la Williams Wabler W40, le Rebel Jointed Minnow et la Winnie de Savant.
Touladi (Truite grise) : Ce doyen de nos plans d’eau peut vivre 45 ans. Sa taille moyenne varie de 1 à 5 kilos. Occasionnellement, il se capture des spécimens pesant plus de 12 kilos. Le record mondial de 30 kilos (66,5 livres) fut attrapé au Canada, dans les Territoires du Nord-Ouest, au Grand Lac de l’Ours. Le touladi est l’espèce ayant la plus grande répartition géographique au pays. Trucs : Localisez une structure sous-marine ou un escarpement abrupt et pêchez à la dandinette avec un leurre souple de type Twister. Recherchez les profondeurs où la température de l’eau se situe entre 7 et 10° C pour trouver facilement ces poissons. Voici une excellente panoplie d’appâts pour obtenir de bons résultats : le poisson-nageur Bomber Long A, la Williams Wabler, le Ripple Shad à la dandinette, la cuillère Dartee, le Mister twister 6 pouces Twister blanc avec tête plombée, la Bully, la Heddon Sonar, le Yum Scottsboro Swim Bait 4.5 pouces sur tête plombée, la Williams HQ35 et le Suspending Rattlin Rogue Smithwick.
Doré : Ce percidé, qui a un cousin noir, peut vivre jusqu’à 12 ans. Il a de grands yeux vitreux et une tache blanche sur la partie inférieure de la queue. La zone de confort que ce poisson préfère se situe entre 15 et 20° C. Au printemps, il affectionne les endroits peu profonds, recouverts de sable ou de gravier. Plus tard en saison, on le retrouvera dans des eaux plus profondes. Les meilleurs spots à exploiter sont les escarpements abrupts, les îlots sous-marins, le long des chenaux et des herbiers qui bordent une dénivellation. Trucs : Lorsque vous aurez trouvé un site prometteur, essayez un jig avec une queue de caoutchouc ou harnais à ver et laissez-vous dériver à 2 ou 3 reprises au-dessus de ces endroits productifs. Pour faire de belles captures, le Double Tail Grub de 4 pouces avec tête plombée, le Bucktail Jig de Mepps, le harnais à ver Lindy Lil’Guy avec Lindy No-Snagg Slip Sinker et Mister Twister Phenom de 6’’, le Bandit Walleye Deep/Shallow, le Lindy Live Bait Jig avec sangsue ou ver de terre, le Sassy Shad 3 pouces, le Gold Perch Wally Diver Cotton Cordell, le YUM Scottsboro Swim Bait 3.5 pouces sur tête plomblée, le Mister Twister Meeny de 3 pouces avec tête plombée et le Freediver de Salmo sont très efficaces.
Grand brochet : Ce carnassier redoutable, qui peut consommer son propre poids en cinq jours, a la réputation d’être peu sélectif et de s’attaquer à n’importe quelles offrandes. Ce dernier énoncé est vrai, lorsqu’il est très agressif. Cependant, lorsqu’il est amorphe, il s’agit d’une toute autre histoire. Le record du monde pour ce grand gaillard, pouvant vivre un quart de siècle, est de 25 kg (55,1 livres). Le record canadien de 19,39 kg (42,12 livres) provient de Stoney Rapids en Saskatchewan. Sa zone de confort se situe entre 18 et 23° C. Trucs : Ne vous gênez pas pour lancer vos présentations très près de la végétation aquatique et près des lignes d’herbe. Le brochet s’y cache pour attendre ses proies. Variez votre vitesse de récupération. J’aime bien me servir des leurres suivants pour faire enrager ce colérique carnassier : le spinnerbait Booyah Pikee ½ oz, le Rebel Buzz’n Frog, le Heddon Crazy Crawler, le Creek Chub Jointed Pikie, la Aglia Tandem Mepps, le Arbogast Buzz Plug, la Syclops S3, la cuillère Whitefish C70 et C90, la cuillère Canoe Wobbler ainsi que la Williams Wabler W60 et W70.
Ouananiche : Ce saumon effectue d’incroyables sauts aériens lorsque le pêcheur lui oppose un combat. Le record du monde est de 10,2 kilos (22,8 livres). Sa saison des amours de ce poisson a lieu à l’automne. Il recherche des eaux fraîches entre 11 et 16° C. Au printemps, on la pêche en surface, généralement à moins de cinq mètres de profondeur. Lorsque l’eau atteint 11° C, elle plongera plus profondément. Trucs : Variez souvent votre vitesse de récupération afin de déjouer dame Ouananiche. Essayez plusieurs types de cuillères et de devons. Le choix des leurres peut être difficile, car selon son humeur, elle se laissera tenter à l’occasion par une action lente, tandis qu’à d’autres moments, elle se lancera sur une offrande proposant une nage très agressive. Une sélection que j’aime bien utiliser pour la pêche de cette espèce est constituée du Bomber Square A, du Rebel Humpback, de la Williams Midget Wabler, de le cuillère Winnie de Savant, de la Williams Quick Silver, du Slick Stick Salmo, de la Mooselook 140, de la Mepps Comet #3, de la Thinfish et du J49 Rebel jointed Minnow.
Achigan à petite bouche : Selon les spécimens, sa robe va du vert foncé au brun avec des bandes verticales plus foncées et son ventre est blanchâtre. Plus de 75 % de l’alimentation de ce glouton est constituée d’écrevisses. Avant la période des amours, qui se déroule de mai à juillet, le mâle prépare un nid sur un fond de gravier. Le record mondial est de 4,93 kg (10,14 livres). Le record canadien de 4,14 kg (9,13 livres) fut capturé à Birchbark Lake en Ontario en 1954. La zone de confort que ce poisson préfère se situe entre 17 et 22° C. Trucs : Tentez de repérer des endroits rocheux, lancez tout d’abord un leurre flottant, laissez-le en place quelques secondes puis ramenez-le par petits coups saccadés. L’achigan ne peut résister à ce genre de présentation. Mes leurres préférés, pour capturer ce fier batailleur, sont le spinnerbait War Eagle Screamin Eagle, le Yum Dinger, le Bandit Series 100 et 200, le Big O, le Stick bait 5” Comida, le Ring Worm Mister Twister de 4 pouces en drop shot, la Bronze Slammer de Mepps, le Heddon Super Spook BOYO, le Power Jerk Shad et le Coffee Tube 3,5 Strike King avec tête plombée sonore.
Achigan à grande bouche : Cette espèce, qui est considérée comme la plus populaire chez nos voisins américains, propose des défis de taille. Ces coriaces adversaires adorent fréquenter les herbiers et les nénuphars. Contrairement à son cousin à petite bouche, qui est généralement 20% plus petit, son maxillaire dépasse le coin de son œil. Il aime les eaux chaudes. À preuve : sa zone préférée se situe entre 21 et 26° C. Sa période de fraie a lieu de la mi-mai à juillet. Trucs : La plupart des pêcheurs, lorsqu’ils arrivent devant un herbier dense, font demi-tour en se disant qu’aucun poisson ne vit là-dedans. La prochaine fois, lancez une cuillère anti-herbe ou un ver de plastique, vous serez surpris. Ce redoutable adversaire s’élance la gueule grande ouverte pour saisir des leurres tels le spinnerbait à lames longues War Eagle, l’écrevisse Rebel Wee-Crawfish, le Booyah Mobster Swim Jig avec Yum Craw Chunk trailer, le Phenom de 6 pouces, le Sassy Swimmer de Mister Twister, le Bomber Fat Free Series, le Heddon Super Spook, le leurre de surface Booyah Prad Crasher Frog, le Strike King Tour Grade Swimming Jig avec Gene Larew 4″ Salt Craw ainsi que le Yum Tip Toad.
Maskinongé : Il est le plus imposant représentant de la famille des brochets et est le deuxième plus gros poisson du Québec, après l’esturgeon. Ce carnassier, qui peut vivre trois décennies, a 6 à 9 mandibulaires de chaque côté de la mâchoire comparativement à son cousin, le brochet, qui en a seulement cinq. Le record mondial est de 31,7 kg (69,15 livres). Le record canadien de 29,43 kg (65 livres) provient de la Baie Georgienne en Ontario et fut capturé en 1988. Trucs : Récupérez votre leurre de façon saccadée, en variant toujours la vitesse et n’hésitez pas à ramener ce dernier plus rapidement que vous le feriez avec d’autres leurres. Si un maskinongé suit votre leurre sans mordre ce dernier, enfoncez le bout de votre canne dans l’eau et faites là circuler en forme de huit. Le Bomber Magnum Long A, l’Arbogast Jitterbug G700, le Creek Chub Knuckle-Head, la grosse Wabler Williams W70, le Musky Killer Mepps, le Cotton Cordell Red Fin C10, la Williams Whitefish C90, l’Aglia Tandem, le Regular Bull Dawg 9 pouces et le LuhrJensen Kwikfish K16 forment un coffret très performant pour déjouer ce gros prédateur.
Perchaude : Cette espèce a souvent sauvé l’honneur de bien des pêcheurs qui disaient : « Le seul poisson que j’ai pris c’est une… ». Son prix de vente, lorsque préparé en filets, se compare à celui du filet mignon. La période de fraie de ces petits percidés, dont la longévité moyenne est des huit ans, se déroule d’avril à mai. La zone de confort que ce poisson aux nageoires orange préfère se situe entre 18 et 23° C. Le record canadien est de 1,33 kg (2,15½ livres) et le record mondial est de 2 kg (4,3 livres). Trucs : Elles sont très faciles à capturer, près des lignes d’herbe et des structures humaines. Cette pêche peut vous sembler anodine, mais essayez-la avec un équipement ultra léger et vous changerez sûrement d’avis. Pour faire de belles prises, utilisez le Teeny Twister de 2 pouces, la mini-écrevisse Mister Twister, le Little Joe Heart-of-Steel Spinners avec lombric, le Sassy Stingum, la Mepps Black Fury 0 et 1, le Rattl’n Flyer Spoon, le Bobby Garland Baby Shad Swimmer, le mini tube tri-couleurs Twister et le Rebel Bumble Bug.
Patrick Campeau
Pêcheur Professionnel